Le Département des Sciences humaines et sociales de l’Académie « Beit al-Hikma » a organisé, en coordination avec le Collège de Tunis pour la Philosophie, une conférence qui est revenue sur l’ « histoire de la peur dans la culture arabo-islamique : un temps pour la détresse, un autre pour l’apaisement ».
La conférence, donnée en langue arabe par Pr Lotfi Aïssa (Université de Tunis) et présidée par l’académicien Mohamed Mahjoub, s’est attardée sur l’influence, dans la culture arabo-musulmane, des sentiments de peur de nos prédécesseurs quant aux perceptions collectives de nos prédécesseurs et leur rôle dans la construction des comportements et du narratif, relatifs aux phénomènes naturels et aux situations de la vie.
Le phénomène de la peur est, par ailleurs, intimement lié aux phénomènes naturels et aux éléments exogènes, ce qui est hors de soi. Par exemple, le récit coranique évoque les catastrophes naturelles en tant que châtiments : l’inondation pour le peuple de Noé, ou encore les Dix plaies de l’Egypte de Pharaon.
De telles perceptions, rattachées aux croyances des anciennes sociétés agraires, s’imposèrent à toutes les cultures ayant parcouru les deux rives de la Méditerranée. Même si un autre registre de comportements, plus rationnels, avait pu marquer, au demeurant, la façon de gérer les difficultés inhérentes à ce genre de phénomènes.
Dans la culture arabo-musulmane, on a toujours cru, également, qu’au temps désagréable de la détresse succède inéluctablement le temps agréable de l’apaisement.
Les représentations de l’ère postmoderne semblent encore attachées à celles d’antan. Certains comportements portent à croire que les fragilités du système mondialisé dans lequel nous vivons actuellement pourraient générer chez les nouvelles générations une exacerbation des peurs, une profonde introversion et une recrudescence de la peur, de la violence et de l’agressivité.
L’évènement s’est tenu au Palais de l’Académie, le vendredi 17 mars 2023.
Revue de presse
المغرب 22-03-2023
Le Temps 19-03-2023
الصباح 14-03-2023
Le Temps 14-03-2023
Résumé
Il ne fait pas de doute que les sentiments de peur ont lourdement influencé les perceptions collectives de nos prédécesseurs et ont ordonné les explications qu’ils ont pu donner aux phénomènes naturels, ainsi que la façon dont ils ont raconté et /ou écrit l’histoire. Une chose est sûre, dans la culture arabo-musulmane, on a toujours cru qu’au temps désagréable de la détresse succèdent inéluctablement le temps agréable de l’apaisement. De telles perceptions, rattachées aux croyances des anciennes sociétés agraires, s’imposèrent à toutes les cultures jalonnant les deux rives de la Méditerranée, même si un autre registre de comportements plus rationnels avait pu marquer, au demeurant, la façon dont cette ère culturelle a pu gérer les difficultés inhérentes à ce genre de situations.
Les représentations de l’ère postmoderne, ne paressent guère trancher avec celles d’antan. Tout porte à croire, en effet, que les fragilités du système mondialisé dans lequel nous vivons actuellement pourraient générer chez les nouvelles générations une exacerbation des peurs, dont l’esthétique fortement arrimée à des expressions tragiques indique une profonde introversion et une recrudescence de la peur, de la violence et l’agressivité.
