Le Département des Études islamiques de l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, « Beït al-Hikma », a organisé, le mardi 18 novembre 2025, la présentation de l’ouvrage du Professeur Ibrahim Kadri Boutchich, intitulé «La liberté des femmes dans l’histoire actuelle du Maroc entre législation islamique et conventions internationales. Un dialogue social à la lumière du Plan d’intégration de la femme au développement et du Code de la famille».
Historien et spécialiste du droit de la pensée islamique au Maroc, le professeur Ibrahim Kadri Boutchich analyse, dans son ouvrage, le débat suscité par le Plan d’intégration de la femme dans le développement (1999) et les tensions qu’il a révélées entre référence islamique et valeurs universelles.
Le conférencier part d’une hypothèse centrale: la liberté des femmes n’est pas un concept entièrement importé, mais trouve des ancrages dans l’expérience historique islamique, à travers des pratiques sociales et des approches juridiques qui ont reconnu à la femme – à des degrés divers – des droits liés à la propriété, à l’éducation, au travail et à la participation à l’espace public.
Par ailleurs, ce patrimoine historique islamique est mis en dialogue avec le système international des droits humains et les normes qu’il établit en matière d’égalité, de non-discrimination sur la base du genre et de dignité humaine.
Ibrahim Kadri Boutchich examine, ainsi, les principales déclarations et conventions ratifiées par le Maroc, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), et montre l’impact de ces engagements sur les politiques publiques, sur les réformes juridiques relatives à la famille, à la protection sociale et à la lutte contre les violences basées sur le genre.
La relation entre référence islamique et conventions internationales n’est pas conçue comme un rapport de conflit, mais comme un espace d’interaction et d’Ijtihad, apte à refonder la notion de liberté féminine dans une perspective conciliant justice, égalité et respect des spécificités culturelles du Maroc.
L’événement s’est tenu au Palais de l’Académie, sis à Carthage-Hannibal.






