Le groupe de recherche des études maghrébines relevant du Département des Sciences humaines et sociales de l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, « Beït al-Hikma », a organisé, le vendredi 17 octobre 2025, une conférence portant sur le thème «Charles Quint : Empereur d’Allemagne, protecteur de la chrétienté, conquérant à Tunis 1535».
Présentée par Pr Mounir Fendri, membre de l’Académie, la conférence a été consacrée à la figure de Charles Quint, monarque emblématique du 16ème siècle, à la fois empereur du Saint-Empire romain germanique et roi d’Espagne, mais aussi acteur majeur de la politique méditerranéenne.
Dans son exposé, le conférencier a retracé le contexte historique de la campagne de Tunis en 1535, entreprise par Charles Quint contre la Régence de Tunis, alors sous l’autorité du corsaire Barberousse, allié de l’Empire ottoman.
Pr Fendri a montré comment cette expédition, présentée comme une croisade pour la défense de la chrétienté, traduisait aussi des enjeux géopolitiques et stratégiques : contrôle des routes maritimes, rivalité avec le Sultan ottoman Soliman le Magnifique, affirmation du pouvoir impérial face aux royaumes européens.
Il a évoqué les conséquences de cette conquête : la brève domination espagnole sur Tunis, les répercussions sur les populations tunisiennes, et la place de cet épisode dans la mémoire historique du Maghreb et de l’Europe.
Cette expédition militaire éclaire sur la perception réciproque entre l’Europe chrétienne et le monde musulman à la Renaissance, et sur la manière dont cet affrontement militaire a contribué à façonner les représentations politiques et culturelles de l’époque.
L’évènement s’est tenu au Palais de l’Académie, sis à Carthage-Hannibal.

Résumé
Figure prépondérante dans l’histoire euro-méditerranéenne du 16e siècle, le souverain Habsbourg Charles Quint occupe également dans notre histoire nationale de la même époque une place saillante. L’expédition militaire qu’il avait conduite en personne contre Tunis, l’été 1535, y a constitué un évènement majeur qui ne cesse de capter l’intérêt des historiens. Nos vieux chroniqueurs nous ont transmis de lui l’image d’un agresseur tyrannique et d’un infâme ennemi de l’Islam. Il a été perçu presqu’exclusivement en tant que souverain espagnol, alors qu’il était venu à l’encontre de Khair-Eddine Barberousse tout à la fois en sa qualité d’Empereur d’Allemagne.
Dans sa première partie, la conférence s’applique à tirer au clair comment l’héritier des rois de Castille et d’Aragon est devenu vers 1520, donc dès les débuts de la Réforme protestante, le Kaiser du « Saint Empire Germanique ».
Il s’agit ensuite de s’arrêter sur certains aspects de l’expédition de 1535, en la considérant dans ses contextes de la politique européenne de l’Empereur Habsbourg, et celui, plus large, du grand conflit de l’époque entre le monde euro-chrétien et celui de l’Islam ottoman.




 
				



