La conférence inaugurale de l’année académique 2025-2026

L’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, “Beït al-Hikma”, a organisé, le samedi 4 octobre 2025, la conférence inaugurale marquant l’ouverture de l’année académique 2025-2026.
Intitulée « Un temps désorienté : du présentisme à l’Anthropocène », cette conférence a été donnée par le professeur François Hartog (Collège de France), éminent historien et titulaire de la chaire d’historiographie ancienne et moderne à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Le conférencier a proposé une réflexion sur les mutations profondes de notre rapport au temps, à l’histoire et à l’avenir, à travers les concepts de « présentisme » – la thèse selon laquelle seul le présent existe réellement – et d’« Anthropocène » – période récente du Quaternaire qui débuterait avec la machine à vapeur -, offrant ainsi un débat de grande actualité pour la pensée contemporaine.

D’emblée, le professeur Hartog a évoqué le « pic d’incertitudes » qui caractérise le monde actuel, né de la pandémie de Covid-19 en 2020. Amplifié par les guerres, les tensions géopolitiques et le dérèglement climatique, ce pic est constamment ravivé par la profusion d’informations anxiogènes relayées par les médias et les réseaux sociaux.

Selon lui, notre époque se distingue par une désorientation temporelle marquée par l’individualisation du temps induite par les smartphones, source de fragmentation et d’atomisation sociales auxquelles les algorithmes imposent leur immédiateté et leurs rythmes.

Tout au long de son intervention, l’éminent historien a analysé notre rapport au présent à travers un prisme anthropologique et philosophique, à l’ère du progrès technologique fulgurant et de l’essor de l’intelligence artificielle qui interroge et redéfinit des compétences autrefois humaines.